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Déclaration du président de Réseau.Presse, François Bergeron, à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse
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La liberté de la presse mise à l’épreuve par le numérique

 

Le 3 mai 2022 — Déclaration du président de Réseau.Presse, François Bergeron, dans le cadre de la Journée mondiale de la liberté de la presse :

« La Journée mondiale de la liberté de la presse, qui se déroule cette année sous la thématique “Le journalisme sous l’emprise du numérique”, est un moment opportun pour se pencher sur l’état de la liberté de la presse à travers le monde sous différents angles et proposer des pistes d’améliorations.

C’est en espérant pouvoir favoriser une diffusion plus large de l’information que la presse écrite a amorcé son virage numérique ces dernières années. Or, ce virage comporte lui aussi ses défis, surtout économiques : amener nos lecteurs et nos annonceurs à nous suivre sur internet.

C’est d’autant plus important que nos médias demeurent des remparts contre la désinformation et les débordements qui circulent en ligne. Cette désinformation vise souvent à miner la confiance des citoyens envers les médias. Et ces débordements peuvent prendre la forme de harcèlement en ligne des journalistes, venant ainsi nuire au libre exercice de leur métier.

Notre gouvernement doit passer un message clair en responsabilisant les acteurs du numérique face aux attaques à l’intégrité et à la sécurité des travailleurs des médias. Ce qui est interdit dans la «vraie vie» – la fraude, le méfait public, la diffamation, l’incitation à la violence – doit être interdit aussi dans le cyberespace.

D’autre part, le monopole du marché publicitaire par les géants du Web tels que Facebook représente une menace financière pour les travailleurs de l’information. Ce monopole vient compromettre l’indépendance et la pérennité des médias en raison de la perte significative de leurs revenus publicitaires et de l’accaparement des revenus générés par leurs contenus d’actualités publiés en ligne.

Nos pouvoirs politiques doivent également obliger ces entreprises numériques à faire preuve de transparence, notamment en ce qui concerne leurs algorithmes et leurs technologies publicitaires. Le tout, dans le but d’assurer la viabilité et la juste compensation de l’ensemble des médias canadiens.

Le mois dernier, le gouvernement fédéral a proposé des solutions partielles avec le dépôt du projet de Loi C-18. Les mesures proposées dans la Loi sur les nouvelles en ligne disqualifient la majorité des petits journaux communautaires de langues officielles en situation minoritaire avec des critères d’admissibilité restrictifs.

Or, nous tenons à rappeler le rôle fondamental que joue la presse communautaire dans la protection de la démocratie. Elle assure un lien de proximité avec les communautés tout en offrant une perspective locale sur l’actualité, un rôle unique que les plus grands médias peuvent difficilement jouer en raison de la nature de leurs mandats.

En cette journée mondiale de la liberté de la presse, nous saluons le travail inlassable de nos journaux membres et de tous les travailleurs des médias qui défendent la liberté de la presse au Canada et dans le monde entier.

Nous tenons également à témoigner notre soutien et notre immense respect à tous les travailleurs de l’information actuellement en zone de guerre, qui risquent leurs vies pour couvrir l’invasion criminelle de l’Ukraine par la Russie.

Partout à travers le monde, en ligne ou sur le terrain, continuons, ensemble, de défendre la liberté de la presse et le respect du travail du personnel des médias. C’est l’affaire de tous si nous voulons continuer d’accéder à de l’information fiable et de qualité. »

 

François Bergeron

Président

Réseau.Presse

 

Personne-ressource

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Gestionnaire des communications

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